La bataille de Medellín[1] est un épisode sanglant de la conquête de l'Espagne par Napoléon 1er qui s'est disputé le 28 mars 1809 pendant la Guerre d'indépendance espagnole. Les troupes françaises sous les ordres du maréchal Claude-Victor Perrin et espagnols du général Don Gregorio Garcia de la Cuesta se rencontrent entre Medellín et Don Benito. La bataille, qui marque le premier effort important des Français pour occuper le sud de l'Espagne, se termine pour eux sur une victoire.
Prélude [modifier]
Victor commence sa poussée vers le sud, avec pour objectif la destruction de l'armée d'Extrémadure commandée par le général Cuesta, qui bat en retraite. Ce dernier reçoit le 27 mars le renfort de 7 000 soldats et décide de rencontrer les Français plutôt que de continuer à se retirer.
Le champ de bataille se situe juste au sud-est de Medellín, à environ 300 km au sud-ouest de Madrid. Le fleuve Guadiana court selon une direction ouest-est à la limite nord du champ de bataille et reçoit la rivière Ortigosa, qui coule suivant une direction nord-sud, ce qui interdit aux Espagnols toute tentative de flanquer les Français sur leur droite.
Victor a environ 17 500 hommes alors que Cuesta en dispose d'environ 23 000. Cependant, les Français surclasse les Espagnols en artillerie dans la proportion 50 à 30, et peut aussi compter sur une cavalerie plus nombreuse, 4 500 au lieu de 3 000.
Les deux généraux déploient leurs armées d'une façon inhabituelle. La disposition de Victor semble cependant plus raisonnable. Le centre de l'armée française, sous les ordres du général Villatte, occupe la route principale qui conduit de Medellín à Don Benito dans le sud-est, tandis que les ailes, commandées par Lasalle (la gauche) et La Tour-Maubourg (la droite) sont déployées beaucoup plus loin au sud et au sud-est. Chaque aile est composée d'une division de cavalerie et de deux bataillons d'infanterie constitués de soldats allemands de la Confédération du Rhin. Apparemment, l'intention de Victor est de rapprocher progressivement ses flancs du centre jusqu'à ce qu'une puissante conte-attaque brise les lignes espagnoles. La réserve de Victor est constituée d'une division d'infanterie sous les ordres du général Ruffin, qui ne doit pas prendre part à la bataille.
Le plan original de Victor offre un vif contraste comparé aux erreurs de Cuesta: en effet, celui-ci ne constitue aucune réserve et se contente de déployer 23 000 hommes, sur quatre rangs en un arc de 6 600 mètres allant de la Guadiana à la Ortigosa. Son plan est simplement d'attaquer les ailes françaises et espérer coincer ainsi l'armée entière, le dos à Medellín et la Guadiana, ce qui est exactement ce qu'attend Victor.