la giberne adjudant sous officier
Nombre de messages : 295 Age : 67 Date d'inscription : 15/12/2008
| Sujet: LES UNIFORMES FRANCAIS SOUS L'EMPIRE Mer 6 Jan - 13:43 | |
| DOCUMENT ENVOYÉ PAR MON AMI "LE SCRIBE "son blog : http://reconstitutionhistorique.skyrock.com/Ci-dessous, le texte d'un historien très connu sur les soldats de l'Empire : on n'est loin de l'image d'Epinal. C'est celà qui manque selon moi dans la reconstitution : les uniformes sont trop impeccables dans certains groupes .... très loin en fait de la verité historique ... et c'est souvent ces groupesqui critiquent les uniformes de leurs copains de passion; ils feraient mieux de lire un peu plus ... (bien sûr je dis pas de porter des choses anachroniques !!!) Bonne lecture les copains. LES UNIFORMES FRANÇAIS SOUS L'EMPIRE. ( par Alain Pigeard, historien) La Garde Impériale, corps d'élite faisant l'objet de tous les soins de l'Empereur et de l'administration était constituée de soldats recrutés parmi les meilleurs éléments des régiments de ligne. Ces hommes, habillés avec éclat, bien nourris et bien payés, constituaient un véritable instrument de prestige pour le régime. C'est souvent le souvenir de ces tenues chatoyantes qui nous est parvenu, car, loin de ces images d'Epinal, la misère et la pauvreté faisaient malheureusement parties du quotidien des soldats de l'armée française. Pour bien marquer ce contraste entre la Garde Impériale et le reste de l'armée il suffit de lire deux témoignages sur un même événement, l'entrée des Français à Berlin le 25 octobre 1806.
Le capitaine de Talleyrand écrit à son oncle, le ministre : " L'Empereur vient de faire son entrée aujourd'hui, il était au milieu de sa garde, n'ayant auprès de lui que le prince Alexandre (Berthier), les maréchaux Davout, Augereau et Bessières... Je ne crois pas que jamais triomphe romain ait été plus beau que celui-ci. La Garde était magnifique. "
Un habitant de Berlin décrit tout autre chose : " Le premier qui passa sous la porte de Brandebourg fut un fantassin. C'était un homme grand et maigre, avec un visage pâle, couvert d'une chevelure en broussaille, qui fut notre premier étonnement, habitués que nous étions aux perruques poudrées et aux queues bien tressées de nos soldats. Une capote courte couvrait son corps, sur sa tête un petit chapeau tout décati, plus rouge que noir et d'une forme indescriptible, mais ajusté si insolemment que cette tête et ce chapeau étaient pour nous un sujet d'étonnement. Les pantalons étaient de toile sale et déchirée, les pieds nus dans des souliers troués, une mauvaise pipe brillait à sa bouche, tandis qu'en même temps il arrachait, tout en fumant, des bouchées d'un gros morceau de pain. Qu'on s'imagine un soldat, avec un chien en laisse, un demi-pain enfilé sur sa baïonnette, à son briquet pendait une oie, et sur le chapeau, fixé à la ganse du pompon, brillait une cuiller étamée. "
A partir de 1792, et de l'avènement de la République, le problème de l'habillement et de l'équipement de l'armée se pose déjà. En raison des bouleversements de l'administration, de la crise de l'industrie textile aggravée par le blocus, mais surtout de l'impécuniosité de l'état et de la chute de la monnaie, les décisions gouvernementales concernant les multiples instructions sur la tenue des troupes demeurent pour la plupart lettre morte. L'habit bleu "national " et le bicorne des volontaires remplacent l'habit blanc et le tricorne des troupes royales. Dans les rangs des régiments devenus demi-brigades, les jeunes "bleus " sont aux cotés des anciens "blancs " dans des tenues quelquefois très disparates. Les énormes levées de troupes de la Convention ayant dépassées toutes les possibilités des magasins, les armées de la République sont la plupart du temps "sans pain et sans souliers ".
En 1800, Bonaparte, premier consul, applique tous ses efforts à vêtir décemment la Garde Consulaire qui vient d'être créée. Mais, en dépit des prises de guerre, l'armée devra attendre les premières années de l'empire pour se présenter à peu près uniformément dans la tenue du règlement de 1786, qui restera en vigueur jusqu'en 1813. L'habit bleu à parements et collets rouges, retroussis blanc, veste, culotte et guêtres blanches, constitue la tenue de parade, à laquelle se substitue en campagne, un pantalon de toile et une longue redingote. Le bonnet à poil, qui coiffe les grenadiers des unités d'élite ne sera conservé que dans la Garde Impériale, et le chapeau de feutre restera longtemps la coiffure habituelle, bien que le shako soit réglementaire. Dans la cavalerie, l'infinie diversité des tenues, qui distingue chaque régiment à l'intérieur des subdivisions d'armes : cuirassiers, carabiniers, dragons, hussards, chasseurs à cheval, chevau-légers, participe au prestige de chaque corps dont les rivalités entraînent bien souvent des luttes d'élégance qui ne tiennent aucun compte des règlements. L'amour que l'Empereur porte aux belles troupes lui fait fermer les yeux sur ces irrégularités, et, si lui-même ne porte que des uniformes très discrets, son entourage empanaché brille de mille feux.
En 1803, au camp de Boulogne, l'armée impériale atteint son aspect le plus brillant et le plus cohérent. La paix d'Amiens, en ranimant le commerce permet de stabiliser les finances. L'armée est enfin équipée de neuf, instruite, et fière de l'impression de force qui se dégage d'elle. Malheureusement, dès l'entrée en campagne de 1805, la belle apparence des troupes commence à pâtir des longues marches harassantes, des bivouacs précaires et des combats incessants. L'intendance ne peut suivre et subvenir aux besoins de cette armée dispersée loin de ses dépôts, et dont les effectifs augmentent sans cesse. Tous les territoires occupés sont mis à contribution pour pallier les insuffisances de l'administration de la guerre contre laquelle Napoléon fulmine à juste titre, en dénonçant les malversations évidentes des fournisseurs, aux fortunes trop rapides. L'armée achète ou réquisitionne et s'habille alors de drap autrichien, de cuir bavarois ou de toile prussienne. Le disparate des tenues va donc croissant, et seule la Garde conserve toujours sa belle apparence, car jouissant d'une priorité absolue dans toutes les fournitures. Le problème des chaussures préoccupera toujours l'Empereur qui, dans sa correspondance, entre dans des détails pointilleux pour prescrire les mesures propres à assurer une maintenance d'autant plus précieuse que l'armée parcourait l'Europe en tous sens, sur de mauvaises routes et où une paire de chaussures, neuve à Fontainebleau, était usée à Poitiers.
En 1806, le blocus anglais prive les manufactures francaises de l'indigo nécessaire aux teintures des draps. On en revient pour un temps à l'habit blanc de l'ancien régime mais fort heureusement l'industrie chimique trouve un erzatz et permet de reprendre progressivement l'habit bleu. L'habit blanc sera cepandant portée jusqu'à usure.
Si les magasins d'Allemagne et d'Italie avaient permis à l'armée de réparer ses dommages après les campagnes de 1805, 1806, 1807, 1809, il n'en sera pas de même en Espagne où la pauvreté du pays, et le caractère particulier de la guerre, amènent bientôt les unités à un état de complet dénuement. Les approvisionnements, qui partent tous de Bayonne, sont attaqués et pillés en chemin et l'on observe des régiments dont chaque bataillon portera des tenues de couleurs différentes, les chaussures feront place aux espadrilles, et les dragons rentreront en France habillés de la bure marron des moines espagnols.
En 1812, le colonel Bardin remet à l'Empereur un projet de remaniement de l'uniforme qui porte essentiellement sur le remplacement de l'habit à la française par un habit à basques très courtes, de la culotte par un pantalon et par l'adoption générale du shako de cuir. Cette réforme entre en vigueur au moment où la Grande Armée se constitue pour l'entrée en campagne contre la Russie. Elle ne touche en fait que les recrues et ajoute encore au disparate des tenues dans une armée où les contingents étrangers apportent déjà la bigarrure de tous leurs uniformes nationaux.
En 1813, après le désastre de Russie où aucune prise de guerre ne vient soulager la misère de l'armée, les difficultés vont croissantes. Il est de plus en plus difficile de vêtir et d'équiper les nouveaux contingents. En 1814, c'est sur le champ de bataille qu'à Champaubert les "marie-louise " toucheront quelques effets pour leur donner une apparence militaire.
Durant tout l'empire, pour les prises d'armes et les entrées solennelles dans les villes conquises, la Garde Impériale offrira malgré tout, un spectacle exemplaire. Armée dans l'armée, dont elle constituait l'ultime réserve, car rarement engagée, cette Garde, dans chacun de ses corps, reprenait l'uniforme réglementaire en l'agrémentant de chamarrures et de dorures qui éblouissaient les spectateurs, et n'étaient pas sans attirer les jalousies et les critiques des troupes de la ligne. Les musiciens à ce propos occupent une place à part, que ce soit dans la Garde ou la ligne. Dans la musique des grenadiers à pied par exemple, chaque musicien est en tenue d'officier et le tambour-major porte des galons d'or sur toutes les coutures de son habit. Dans les autres corps, les trompettes portent des tenues aux couleurs contrastées avec celles de la troupe. Dans bon nombre de régiments d'infanterie, les musiciens sont des gagistes et non des militaires. Ils échappent ainsi plus facilement aux règlements en vigueurs, et leur imagination ou celle de leur chef de corps laisse place à la plus grande fantaisie quant à leur uniforme.
Lorsque qu'à Waterloo, la vieille Garde forme le carré, dans son uniforme de parade qu'elle avait seule le privilège de porter au combat, c'est la fin de l'empire mais le début de la Légende Ces uniformes, peu a peu modifiés, puis abandonnés par la Restauration et Louis-Philippe, entrent dans l'oubli. Le dernier défilé de ces glorieuses cohortes, aura lieu le 15 décembre 1840, lorsque tous les survivants de l'armée impériale, vieillards ayant revêtu l'uniforme de leur ardente jeunesse, accompagneront une dernière fois leur Empereur dans les rues de Paris jusqu'au dôme des Invalides. | |
|
la Bouteille Admin
Nombre de messages : 987 Age : 54 Localisation : Anvers Date d'inscription : 13/09/2007
| Sujet: Re: LES UNIFORMES FRANCAIS SOUS L'EMPIRE Mer 6 Jan - 15:10 | |
| merci la Giberne pour ce bon récapitulatif! Ce sont exactement ces différentes périodes et habillements que nous souhaitons illustrer au 7ème à travers les différents évènements. | |
|
la giberne adjudant sous officier
Nombre de messages : 295 Age : 67 Date d'inscription : 15/12/2008
| Sujet: Re: LES UNIFORMES FRANCAIS SOUS L'EMPIRE Mer 6 Jan - 18:34 | |
| de rien l'ami , je n'aie fait que faire suivre le message ... amitié et merci au scribe .... | |
|
LA CONSCIENCE adjudant sous officier
Nombre de messages : 235 Date d'inscription : 12/09/2007
| Sujet: Re: LES UNIFORMES FRANCAIS SOUS L'EMPIRE Jeu 7 Jan - 8:43 | |
| "Lorsque qu'à Waterloo, la vieille Garde forme le carré, dans son uniforme de parade qu'elle avait seule le privilège de porter"
A Waterloo , la veille garde était en capote bleue . | |
|
chasseur versailles sous lieutenant
Nombre de messages : 406 Age : 45 Localisation : Brêmes-les-Ardres, Pas-de-Calais 62 Date d'inscription : 13/09/2007
| Sujet: Re: LES UNIFORMES FRANCAIS SOUS L'EMPIRE Ven 8 Jan - 16:07 | |
| Marrante la source secondaire. | |
|